Le sol est froid, poussiéreux ...Je m'y prends à
trois fois pour ouvrir les yeux… Allongé dans une étrange posture, je sens mes muscles endormis. Je me retourne dans un sursaut et découvre une salle froide, grise,
vidée de meubles, deux lits, avec deux lits, un homme dans le coin et des barreaux menaçants...cet homme dans le coin et ces barreaux …


Une forte migraine se déclenche et disparaît immédiatement... puis recommence... u
Un martèlement sourd résonne dans en ma tête comme cette goutte qui
tombe et retombe sans cesse dans le lavabo.


Je peine à me lever, sensation de vertige, je tombe sur mon lit. Mille pensées s’entrechoquent : que se passe-t-il ? Où suis-je ? Autant de questions que de détenus qui hurlent … Détenus ?!
Je suis dans une cellule ! Et cet homme là qui regarde le sol, cette cicatrice… n’importe quel enfant s’enfuirait en le voyant approcher. Il y avait
des yeux … des yeux si profonds qu’on aurait pourrait penser qu’il puisse hypnotiser
uniquement avec avec la seule force de son regard. Ses cheveux en pagaille, blanchis par le temps, lui donnaient un air de savant fou. Je regarde au delà des barreaux, une barrière.« Une barrière ? Je suis surement en hauteur, en bas doit demeurer une cour où prisonniers innocents comme coupables pouvaient se défouler remplie de prisonniers se défoulant.


Les murs étaient abimés par le temps, des gravures étaient incrustées à l’ongle. Une voix se fait entendre : « Tout le monde à la cour dans 5 min ! » Les gardes tournaient d’ores et déjà dans les couloirs afin de repérer et de sécuriser le périmètre :les détenues s’agitaient.


Dans cinq minutes, je serais en contact avec tous les détenus et je sais qu’on ne fait pas
de cadeaux aux nouveaux. Je ne sais même pas ce que je fais ici. Je peine à chercher dans ma mémoire mes derniers souvenirs. J’étais avec Marine au
restaurant pour fêter son 23ème anniversaire, on est sortit et puis plus rien. Peut être que j’aurais ma réponse plus tard. La sonnerie retentie,
les grillent s’ouvrent, je m’empresse de sortir mais le bonhomme assis dans le
coin s’était brusquement levé et m’avait plaqué contre le mur afin de sortir le
premier. J’entendis une sorte de grognement : « J’ai un truc à
régler… ». Je le laisse passer, de toutes façon, je n’aurais pas fait le
poids et puis vu que je ne sais toujours pas se que je fais la … Mais il y a un truc qui ne colle pas, si j’ai été arrêter, qu’est ce que je fais en prison ? Bref je sors de la cellule et suis les flèches bleues au sol. Je descends les escaliers, des prisonniers me regardent étrangement… j’entends des
sifflements : « Hé les gars, vla la nouvelle ! » «Beau petit cul celui là… », Je longe le mur, la tête baissée, essayant de faire mine de ne pas les entendre. Un mec est adossé sur le mur que j’utilisais comme protection mentale. J’essaye de passer à côté de lui mais c’est raté…


« Hé petit ! » Je me retourne il n’y avait pas de vulgarité dans son ton, plutôt de la compréhension. « T’as
fait quoi pour te retrouver ici » Je sais pas mais je suis innocent. « Ouai on est tous innocent ici, hein les gars ?! » « Ouai bien sur » Ce dernier arrivant avait un air moins plaisant, j’aurais mis ma main à couper que c’était un chef de bande.


« Ecoute, ici t’es pas chez toi alors tu dois de plier à NOS règles, ok ?! » J’opine de la tête et repart de l’autre côté. Une main m’agrippe l’épaule, je retourne et lâche un : « Quoi ?! ». Tout le monde fit silence…on me regardait, des chuchotements…Il m’agrippa pas le col et se rapprocha de moi : « Ecoute, tu vas vite apprendre qu’ici on ne me tourne pas le dos et on ne me répond surtout pas, t’as compris ?! » Pris de panique, mon cœur battait la chamade, il m’énervait ce mastodonte… Je lui crache au visage, il me lâche, recule, se nettoie et siffle : « Tu vas le regretter ! » Je suis rapidement m’y au sol, il me met des
coups dans le ventre, les détenus criaient en cœur « Allez ! » « Faut que ça saigne !». Je suis immobilisé
sous les coups, je sens du sang perler sur mes joues, plus le courage de me débattre. J’entends des bruits de pas précipités, des voix fortes plus si forte à mes oreilles. Mon assaillant est séparé de mon corpsmoi, je touche mon
visage : du sang. Les gardes me trainent sur le sol, le détenus, les
poings ensanglantés, mime grâce à ses lèvres : « on a se
revoir… » Ils vont surement m’amener à l’infirmerie… Mes yeux sont
boursoufflés et me piquent. Ils se ferment…